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Réactions vives au report des élections Sénégalaises : Un coup dur pour la Démocratie ?

Les députés de la majorité présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby) et leurs alliés du parti démocratique sénégalais (PDS) ont approuvé lundi soir un projet de loi repoussant la présidentielle au 15 décembre 2024, initialement prévue le 25 février courant.

Bien que les partisans applaudissent cette « sage décision » pour une élection sans contentieux, de nombreux acteurs dénoncent ce coup porté à la démocratie.

Contacté par Anadolu, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, a exprimé sa déception, soulignant que reporter une élection présidentielle est une première au Sénégal. Il estime que cette décision ouvre une « brèche dangereuse » pour la démocratie, permettant aux présidents futurs d’utiliser le Parlement pour obtenir une dérogation.

Dans un texte collectif intitulé « Restaurer la République », 116 universitaires sénégalais critiquent sévèrement le report du scrutin, déplorant une défiance à la Constitution. Ils affirment que le président Sall s’est attribué des prérogatives non constitutionnelles.

Bamba Kassé, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse au Sénégal (Synpics), n’a pas encore pris position sur le report mais condamne fermement le retrait de la licence de la chaîne privée Walf TV.

Des personnalités, dont le chanteur Youssou Ndour, dénoncent également le report. Des voix discordantes au sein de la mouvance présidentielle ont émergé, avec la démission de la ministre d’État Awa Marie Coll Seck.

Ismaila Madior Fall, ministre des Affaires étrangères, défend la décision comme une « loi consolidante » réaménageant le calendrier électoral. Les députés de la majorité assurent que la loi a été votée pour le bien du Sénégal.

Malgré ces dissensions, Abdou Mbow, président du groupe parlementaire Bby, appelle à un dialogue pour réunir les conditions d’une élection libre et transparente. Des candidats présidentiels prévoient de poursuivre leur campagne malgré le report, contestant la violation constitutionnelle. La juridiction constitutionnelle devrait délibérer sur les requêtes des candidats dans les prochains jours.

La situation reste tendue à Dakar et dans le pays, en attendant les développements ultérieurs de cette décision inédite de reporter le scrutin présidentiel.

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